Le Prix Littéraire Ned Kelly 2012 – Pour les accros du Polar

Mais qui est Ned Kelly me direz-vous?

Une légende en Australie.
Né en Victoria en 1855, Ned Kelly est le fils d’un bagnard Irlandais qui grandit dans la haine de la police. A la fin des années 70, lui, son frère et deux amis se cachent dans les Wombat Ranges. Après avoir tué 3 policiers, Kelly et son gang deviennent des hors-la-loi échappant à la capture de la police. Ned Kelly rédige une lettre dans laquelle il explique son comportement, et reproche à la police d’etre responsable de ses méfaits. Il se plaint aussi de la cruauté infligée aux irlandais par les anglais.

Après quelques mois de cavale, le gang se fait cerner par la police dans le pub du village de Glenworan. En sortant du pub, Ned Kelly porte son armure faite-main, il est le seul survivant du siège. Il est pendu pour meurtre à Melbourne en 1880 mettant ainsi fin à une histoire haute en couleur mais largement romancée de cette période coloniale. Ses derniers mots furent ‘Ainsi va la vie ».

Son courage et son bagou on fait de lui un héro folklorique à tel point que l’expression populaire ‘Game as Ned Kelly’ (que l’on peu traduire par ‘Aussi obstiné que Ned Kelly’) est encore aujourd’hui considerée comme un compliment.*
* Lus et traduits de The illustrated history of Australia (Editions The five Mile Press)

Son histoire fut l’objet de nombreux films et livres.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le prix littéraire Ned Kelly a donc été crée en son honneur en 1995. Ce prix récompense les meilleurs romans policiers et True Crime de l’année.

L’année dernière ont été récompensé:

Meilleur premier roman
Alan Carter Prime Cut
Meilleur roman
Geoffrey McGeachin The Diggers Rest Hotel

Cette année, le prix est décerné en Septembre et les finalistes seront annoncés courant Août.

Truth / Vérité de Peter Temple

Truth de Peter Temple, Text publishing 2009
Vérité traduit par Simon Baril, Editions Payot et Rivages 2012

Je remercie Jérome Toledano chroniqueur du blog Le spécialiste du polar d’avoir accepté de republier son billet sur le livre de Peter Temple, Vérité  sur Le Koala lit. Un bon polar pour bien commencer ces beaux mois d’été.

Vérité a reçu le Miles Franklin Award, la plus importante distinction littéraire australienne. Pour la 1ère fois, cet équivalent de notre prix Goncourt est remis à un roman noir.

Vu l’ampleur de la fresque brossée ici par Temple qui capte superbement le désarroi de nos sociétés en crise, ce livre pourrait s’appeler « la vérité sur notre époque ».
Alors que Melbourne vit un été caniculaire, que des incendies se sont déclarés et que le feu est aux portes de la ville, le commissaire Stephen Villani est appelé sur une scène de crime dans les beaux quartiers ; une jeune femme a été retrouvée sans vie dans un appartement de grand luxe. La morte le trouble profondément, lui faisant penser à sa fille Lizzie, adolescente en rébellion qui a fugué en compagnie d’un dealer. Villani se sent coupable de l’avoir négligée.
Aux antipodes de ce crime, son équipe se rend dans une banlieue sordide après la découverte macabre dans un hangar de trois cadavres d’hommes atrocement torturés. Deux enquêtes qui s’entrecroisent et se mêlent au souvenir d’autres affaires.

Melbourne devient ici un patchwork d’extrêmes : soirées chics pour privilégiés, planques sinistres de la pègre, bureaux de la police, collines où progresse le feu. Villani passe d’un monde à l’autre avec la tentation de vouloir tout maîtriser, mais se rend compte que les enjeux le dépassent. Une écriture typiquement hard-boiled, précise, laconique et même souvent elliptique qui donne son rythme particulier à ce roman tendu à l’extrême. La brutalité du réel, une profonde réflexion sur le mal, l’échec et la corruption. Mais c’est aussi un roman dans lequel le protagoniste se demande avec angoisse qui est sa vraie famille : son père, ancien mercenaire au Vietnam, son épouse absente, sa fille fugueuse, ou bien ses collègues, voire les criminels qu’il côtoie ?

Retrouvez la chronique originale ici

%d blogueurs aiment cette page :