Foal’s bread de Gillian Mears, Allen & Unwin 2011
Indisponible en français
Foal’s bread (littéralement « pain de poulain ») retrace la vie de Noey Childs et Rowley Nancarrow de la Nouvelle-Galles-du-Sud, un jeune couple de fermiers qui rêvent de gloire.
Lorsqu’ils se rencontrent en 1926, Noey (Noah, Noh…) à tout juste 14 ans, et elle est déjà douée pour le saut. Rowley (Roley), quant à lui, est une étoile montante du saut d’obstacles fasciné par cette toute jeune fille qui réussit à dompter un cheval aussi nerveux que Rainbird. Leur destinée est à jamais scellée lorsque leur photo est imprimée sur des boîtes de biscuits en métal et que Roley offre à Noah son talisman : foal’s bread. Ils se marient et rêvent alors de monter leur équipe de saut, le duo Nancarrow gagnant tous les concours de saut de la région ! Mais le totem ne fera pas effet longtemps, car lors d’une sortie sous l’orage, Roley se fait foudroyer. Il sort de cet accident miraculeusement (et momentanément) indemne. Mais petit à petit, son état se dégrade.
L’arrière-pays de la Nouvelle-Galles-du-Sud est aride, et sans merci, tout comme Foal’s Bread. Mais c’est tout à l’honneur de l’auteure que ce récit d’une maladie terrible ne tombe jamais dans le sentimentalisme ou dans l’apitoiement. Sa prose galopante, quant à elle, tambourine au rythme de phrases parfaitement construites: « Le son des sabots des chevaux devenait creux sur les terres à l’ouest de Wirri ». La perspective peut sembler extrêmement sombre, mais vous ne lirez sans doute pas de romans plus courageux cette année.
The Guardian, Mai 2012
Mais je vous laisse le plaisir de découvrir l’histoire par vous-même…
Je suis très heureuse d’avoir été au bout de ce livre qui m’a posé bien des problèmes. L’histoire s’alimente des mythes de l’Australie, ce qui permet de plonger véritablement au cœur du pays. Mais Gillian Mears n’épargne pas son lecteur…
Tout d’abord, le monde de l’équitation et du saut d’obstacle m’est totalement inconnu, j’ai donc dû apprendre un tout nouveau vocabulaire. De plus, l’histoire se déroule entre la fin des années 20 et les années 50, la façon de parler de l’époque était bien différente de la nôtre. Mais je pense que ce qui m’a posé le plus de problèmes, c’est l’argot qu’utilisent les personnages.
‘Pity rail come down on me.’ Noah, still hungry, sat back in her chair.
‘The pins holding them at Port Lake are that shallow only take less than a tap to dislodge them. I’ll have to be watching out for that too. But listen, you still cleared six foot! If you weren’t ridding him right, no amount of stockwhips could’ve got Rainbird over that. Not bad for a schoolgirl.’
‘Left school end of last year.’
‘What you gonna do?’
‘Been droving. With me dad. First a drive of about one hundred turkeys before Christmas. Then some bullocks. Then, it was pigs. Pigs, pigs and more pigs! Got horses for the way home.’
‘Reckon you’ve got a calling with jumping,’ he said, as if pulling the thought out of her head.
Heureusement, je le lisais sur mon Kindle qui a un dictionnaire intégré et m’a donc permis de comprendre tous les mots inconnus.
Malgré la difficulté de la langue, j’ai beaucoup aimé lire Foal’s bread. Grâce à ce livre, j’ai l’impression d’avoir découvert un petit bout plus mystérieux, moins facile d’accès, de la vie en Australie. Je pense que ce roman réunit beaucoup des qualités que les éditeurs et lecteurs français recherchent lorsqu’ils sélectionnent des romans australiens. J’ai donc décidé de le choisir pour mon projet de traduction du master.
Foal’s bread a remporté de nombreux prix littéraires l’année dernière. Retrouvez la liste complète sur le site de l’éditeur.