Grand Days / Tout un monde d’espoir de Frank Moorhouse

Grand Days de Frank Moorhouse, Random House 1993
Tout un monde d’espoir traduit par Jean Paul Delamotte, Editions Belfond 1996

Je commence cette nouvelle année avec un super coup de cœur.

J’ai dévoré ce premier tome de la trilogie de Frank Moorhouse Tout un monde d’espoir. Le dernier tome de la saga Cold Light est paru l’année dernière en Australie, 11 ans après Dark Palace (2000).

Publié en 1993, cette saga retrace la vie d’Edith Campbell Berry fraîchement débarquée à Genève où elle vient travailler pour la Société des Nations dans les années 30.  Elle est jeune, ambitieuse, curieuse et elle ne va pas tarder à mettre son grain de sel dans la SdN pour laquelle elle a un dévouement démesuré. Dès le début du roman, dans le train qui la conduit à Genève, elle rencontre le Lieutenant Ambrose Westwood avec qui elle débute une histoire d’amour. Chaque chapitre rend compte d’une anecdote de sa vie personnelle et au sein de la SdN. Le ton est donné dès le premier chapitre. Frank Moorhouse manie les mots d’esprit avec délice.

Edith regarda par la fenêtre du train et se dit, Edith Campbell Berry, à 26 ans, est assise dans le wagon-restaurant de la première classe du  train l’emmenant de Paris à Genève, mange un repas composé de 6 plats avec un gentleman qu’elle ne connaît pas, un ami du fils d’Oscar Wilde, et ignorant les conseils de Lord Curzon et John Lathan au regard de la soupe, et réalise qu’elle ne trouve pas de manière polie de savoir si son compagnon mâle, qu’elle trouve très attirant, est « d’inclination grecque ».

Les premiers chapitres nous font réellement entre dans la tête d’Edith. La façon dont Moorhouse retranscrit ses émotions et ses actions est remarquable. Petit à petit Edith se transforme, la jeune fille timide et un peu anxieuse du début fait place à une Edith plus déterminée et libérée.

Autour d’un verre dans son appartement un soir d’hiver, Ambrose essaya de la préparer au Molly Club en lui expliquant qu’il était fréquenté par les genevois qui « n’aimaient pas trop la façon dont Dieu les avait crée. » Du moins, pas tout le temps. Elle compris a quoi il faisait allusion, mais se demanda quand même ce qu’elle pouvait bien faire avec lui…
Elle commenta sur le fait qu’il aimait faire l’opposer de ce que Dieu avait crée. […] Il lui dit qu’il aurait besoin de son aide pour se préparer. Mais qu’il serait honoré, ‘honoré était-il bien le mot ?’ honoré si elle voulait bien l’accompagner.

Ce livre est comme une bonbonnière dans laquelle on pioche avec plaisir, en sans crainte d’être déçu.

Cette trilogie ‘Edith’ fut récompensée par plusieurs prix littéraires prestigieux en Australie. Dark Palace reçu le prix Miles Franklin, et Cold Light le prix du meilleur roman du Prix du Queensland et fut également nominé en 2012 pour le prix Miles Franklin et Barbara Jefferis.  Malheureusement, ses livres ne semblent avoir rencontré le même succès en France.

Deux autres de ses romans ont réussi à s’exporter dans l’hexagone, mais je doute qu’ils soient autrement qu’en occasion. Les Edition Payot & Rivages ont traduit Quarante dix-sept (Forty-seventeen, 1988) , et Un Australien garanti d’époque : 3 récits, 1987 fut traduit par les Editions de La petit maison. Jean-Paul Delamotte semble être son traducteur attitré car il a travaillé sur tous les titres mentionnés ci-dessus.

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